Leurs travaux ont été publiés en mars par une revue spécialisée, le Journal of Neuroscience Research.
Ces cellules souches adultes pourraient potentiellement contribuer à réparer la moelle épinière des personnes ayant subi une lésion traumatique, relève Alain Privat (Inserm, Montpellier, sud de la France) qui a coordonné l'étude réalisée dans le cadre d'un projet européen (consortium RESCUE) financé par l'Europe (2,7 millions d'euros).
Elles pourraient aussi trouver un jour une utilisation thérapeutique dans des maladies neurodégénératives comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA ou maladie de Charcot, cause de paralysie) ou affectant la gaine de myéline entourant les neurones comme la sclérose en plaques, ajoute M. Privat.
Ces cellules pourraient en effet, via une utilisation en thérapie génique, compenser les pertes de neurones ou de cellules gliales. Moins connues, mais aussi importantes que les neurones, les cellules gliales assurent un rôle nourricier et participent au contrôle de l'activité neuronale.
Les chercheurs ont pu prouvé la présence des cellules souches nerveuses dans la moelle épinière adulte humaine à l'aide de techniques associant marquage immunologique et microscopie électronique, puis montré leur capacité à donner tous les types de cellules neuronales : neurones et cellules gliales (oligodendrocytes et astrocytes).
En France 40.000 personnes sont atteintes - suite à un accident - de lésions de la moelle épinière. 1.500 nouveaux cas de para- ou tétraplégies surviennent chaque année touchant principalement des jeunes entre 25 et 30 ans.
La moelle épinière se situe dans le prolongement du cerveau à l'intérieur de la colonne vertébrale. Elle assure le bon fonctionnement d'un réseau de neurones moteurs indispensables aux mouvements mais aussi à la transmission des signaux sensitifs (dont la douleur) et le contrôle d'autres fonctions (sphincters et génito-sexuelle).
Actuellement les lésions affectant ce câblage de neurones sont irréversibles.
Si la présence de cellules souches nerveuses dans le cerveau et la moelle épinière des rongeurs adultes a été démontrée il y a déjà plusieurs années, les techniques actuelles n'avaient pas jusqu'alors permis de détecter de telles cellules dans la moelle épinière humaine, souligne l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).