Légalement en Europe « un organisme génétiquement modifié est un organisme (à l'exception des êtres humains) dont le matériel génétique a été modifié d'une manière qui ne peut s'effectuer naturellement par multiplication et/ou par recombinaison. »
En tant que scientifique (et même biologiste), la question des OGM m'intéresse énormément. La recherche scientifique a apportée énormément à notre civilisation, que ce soit dans le domaine médicale, technologique, de la communication, des transports ou de l'agriculture. Si presque toutes les avancées ont connue leurs détracteurs (souvent à juste titre d'ailleurs), celle des OGM n'échappe pas à la règle.
Il faut savoir que la nature à inventé les OGM longtemps avant nous. Des systèmes de transfert
naturel d'ADN existent, et ils conduisent à l'apparition d'organismes dont le matériel génétique est transformé. La plupart de ces techniques ont été exploités par les techniques du génie génétique.
Sans vouloir être exhaustif, les principaux dispositifs d'échanges naturels de gènes sont les suivants :
- Les rétrovirus qui sont des virus capables de faire intégrer leur information génétique dans le génome de leur hôte. Ils "s'insèrent".
- Les plasmides, qui sont des petites molécules circulaire d’ADN, peuvent passer d’une cellule à une autre. Certains plasmides peuvent alors s’intégrer au génome de la cellule hôte. Cette intégration au génome d'un organisme supérieur (plante ou animale) est limité à des bactéries spécifiques, et pour des couples d'espèces déterminés. Ainsi, Agrobacterium tumefaciens est une bactérie dont le plasmide est capable d’entrer dans une cellule végétale et de s’intégrer à son génome. C'est celle qui est couramment utilisé dans la fabrication des OGM.
- Les mutations, par changement de l'information génétique, peuvent induire l'apparition de maladies génétiques ou de cancers. Mais les mutations constituent aussi l'un des moteurs de l'évolution des espèces. Elles peuvent être utilisé dans les laboratoire en créant des génération de mutants grâces aux UV ou aux produits chimique.
En utilisant au mieux ces différentes techniques, on est aujourd'hui capable de faire exprimé un gène à l'intérieur d'une autre espèce. Par exemple, on peut faire exprimé un gène de bactérie dans une plante ou celui d'une souris dans un chat. On peut aussi inséré un gène composé à moitié de gène d'algue fluorescente et à moitié de gène spécifique. On pourra ainsi visualisé la protéine correspondante dans l'organisme ou la cellule.
Le gène peut être inséré de manière temporaire avant de disparaitre ou de manière durable et être transmis à la descendance. Il y à cinq catégories principales de gènes concerné :
- Les gènes de résistances aux insectes : cette résistance est conférée aux plantes par des gènes codant pour une toxine protéique, fabriquées par certaines souches de bactéries vivant dans le sol. Il existe de multiples toxines, actives sur différents types d'insectes : par exemple, certaines plantes résistent à la pyrale du maïs (Mais Bt).
- Les gènes de tolérance aux herbicides : il s'agit par exemple de gènes conférant une tolérance au glufosinate d'ammonium (que l'on peut trouver dans l'herbicide Basta) et au glyphosate (dans le Roundup).
- Les gènes marqueurs : les gènes de résistance aux antibiotiques sont utilisés comme marqueurs de sélection, pour repérer les cellules dans lequel le gène voulu a été introduit. Aujourd'hui, on emploie de plus en plus une méthode d'excision de ces "cassettes de résistance", pour ne plus laisser en place que le gène d'intérêt, de manière à être sûr que ces gènes de résistance n'interfèrent pas avec le phénotype observé.
- Les gène de stérilité mâle : le gène de stérilité mâle (barnase) code pour une protéine dans le grain de pollen qui empêche l'auto fécondation. Les graines de deuxième générations sont donc stérile.
- Gènes inhibiteurs d'autres gènes : l'opération consiste à introduire un exemplaire supplémentaire d'un gène cible, mais en orientation inverse (on parle alors de gène « antisens »), ou, parfois, dans le bon sens, mais tronqué. La présence de ce gène « erroné » diminue de manière drastique l'expression du gène normal, ce qui empêche la synthèse de l'enzyme cible. Permet de réguler de façon artificiel certains mécanismes (maturation des fruits, etc).
Les enjeux théoriques sont énormes. Les gènes de résistances (insecte ou herbicides) peuvent théoriquement augmenter les rendements de manière drastique. Alors que d'autres transformations génétique peuvent idéalement être prometteuse en matière de santé et d'alimentation humaine (résistance à la sècheresse, production de médicament ou de vitamine, etc). La problématique OGM se centre souvent de façon réductrice sur le seul aspect des risques scientifiques alors qu'elle concerne l'alimentation, l'environnement, mais aussi l'économie, la relation entre pays développés et sous-développés.
Scientifiquement il existe certains risques, plus ou moins contrôlé, pour la santé humaine. Les gènes utilisé codent pour des protéines dont on connait très mal les effets sur le long terme pour la santé.
Par exemple, le maïs Bt code pour une toxine, généralement présente en très faible trace dans le sol, elle est produite par une bactérie. Alors que les plans de maïs OGM produisent eux même la toxine et vu la taille des plantes, la produisent en très grande quantité. On n'a pas quantifié le risque de contamination des nappes phréatique ou d'altération de l'écosystème du sol. Plusieurs études ont prouvé la nature allergisante de certaines protéines insérè qui ont été immédiatement supprimé.Un autre risque provient du fait des possibilités de dissémination non maitrisée des gènes et des mélanges de semences dans les circuits d’approvisionnement-distribution. Ce risque tient du principe de précaution et de la non-possibilité de retour en arrière. C'est une menace sur l'agriculture biologique et ceux qui font le choix de ne pas vouloir d'OGM. En effet, les champs ne sont pas des milieux confinés et les grains de pollen peuvent circuler à très grandes distances.
Il y à également un risque de domination progressive des plantes améliorées ceci pouvant provoquer une atteinte à la biodiversité si le gène inséré confère à l'organisme un avantage sélectif par rapport à son équivalent non modifié. Il y à aussi une pression sélective sur les "mauvaises herbes". Comme pour les antibiotique chez l'homme, l'utilisation répéter d'un herbicide provoque la sélection des espèces résistante. L'herbicide devra donc être utilisé en plus grande dose, avec tout les risques connue.
Mais globalement, au niveau scientifique, ces techniques ne sont pas pire qu'un grand nombres d'autres technique extrêmement dangereuse écologiquement (utilisation massive d'engrais, appauvrissement du nombres d'espèces planté, arrêt des jachère, agriculture intensive, etc.). Comme d'habitude les risques sont peu connue et les pouvoir public se jettent dessus, de peur d'être les derniers à le faire. De la même façon nous avons la vache folle, le boeuf aux hormones, la pollution des nappes phréatique en bretagne, etc.
Mais le plus gros problème des OGM, c'est au niveau des enjeux socio-économiques. Même si on jugée indispensable pour réduire l'usage des pesticides, ou pour apporter une solution à la sous nutrition d'une partie de la population mondiale, la commercialisation des OGM, risque de mettre à mal l'économie et l'agriculture notamment celle de certains pays en voie de développement. Il ne faut pas perdre de vue, que
les récoltes issues d'OGM protégés par un brevet sur la propriété intellectuelle,
ne sont pas réutilisables pour réensemencer l'année suivante, comme cela se pratique depuis que l'agriculture existe.
Des énormes firmes mondiale (ou Américaine, vous choisissez) sont en train de s'accaparer le vivant par des dépôt de brevet successif. Il y a une asymétrie évidente du développement des OGM, au niveau tant de la recherche que de la production et de la commercialisation selon les zones géographiques. Les pays de nord sont en train de s'acheter les pays du sud.Même si la recherche sur les OGM doit être poursuivis (et financer), elle ne peut pas avoir lieu dans les conditions actuel. Pour éviter tout risque scientifique, le principe de précaution doit être utilisé. La production et la commercialisation des OGM doit être immédiatement stoppé et les essais doivent nécessairement être effectué sous serre. Tout cela dans le but d'assurer l'avenir d'une agriculture durable et respectueuse de l'environnement et des travailleurs.
Face à cette problématique, Ségolène Royal à réagis vivement plusieurs fois : « Je considère que le droit de propriété, en effet, doit être respecté, mais, en même temps, je comprends qu’il y ait des gestes de provocation lorsque le débat public n’a pas lieu. Il y a aujourd’hui plusieurs pays européens qui interdisent les OGM en pleins champs. Plusieurs milliers de communes, en France même, des départements, des régions dont la mienne, parce que nous considérons que sur ce problème-là toute la clarté n’a pas été faite sur les relations entre les OGM, la santé publique, sur la dissémination que provoquent les OGM en pleins champs sur d’autres types de cultures… Le modèle d’agriculture intensive poussé à l’extrême provoque désormais des dégâts dont chacun prend conscience, en termes d’usage excessif de la ressource en eau, alors que les épisodes de sécheresse se multiplient, en termes de pollution des sols et des nappes par les pesticides et les nitrates, et en termes d’atteinte à la santé qui en découlent. Et face aux menaces environnementales découlant des OGM, il est urgent d’appliquer strictement le principe de précaution »
France 2, 6 novembre 2006« Notre opposition aux essais d’OGM en plein champ (…) ne procède naturellement d’aucun obscurantisme hostile à la science mais d’un principe de responsabilité à la fois alimentaire et économique. (…) Dans ce domaine comme dans d’autres, la droite, qui diffère d’année en année la transposition d’une directive européenne de bon sens de 2002 sur la transparence des ess..., préfère malheureusement le culte du secret au choix de la transparence. Pourtant, de nos jours, la candeur scientiste du 19ème siècle n’est plus de mise et la vraie modernité consiste à se poser à temps les bonnes questions en n’abandonnant pas aux experts et aux lobbys le monopole de décisions qui concernent toute la société. »
Université d’été d’Attac, 25 août 2006(En réponse à la question : « Vous avez interdit la culture des OGM à l’air libre en Poitou-Charentes. Est-ce une mesure qu’il faut étendre à l’ensemble de la France ? ») « Oui, bien sûr, au nom du principe de précaution, et parce que la dissémination des OMG a un impact qui n’est pas totalement maîtrisé. Il peut y avoir aujourd’hui des cultures OGM en plein champ, sans même que les maires ou les habitants soient en soient informés. »
Ikono, juillet 2006