Ségolène Royal, à la tête de la "meilleure équipe qui soit" publié sur LEMONDE.FR.
C'est pas exactement la dream team, mais presque... "Maintenant, j'ai avec moi la meilleure équipe qui soit", s'est félicitée Ségolène Royal dans un entretien publié dimanche 25 février par le Parisien, trois jours après la constitution d'une nouvelle équipe de campagne dans laquelle figurent notamment Lionel Jospin, Dominique Strauss-Khan et Laurent Fabius.
"J'ai, depuis le début, le soucis du rassemblement de toute la famille socialiste. Je crois que c'est ce qu'attendaient et espéraient nos électeurs. Voilà qui est fait, et c'est bien", souligne la candidat socialiste à l'élection présidentielle. Priée de dire si Lionel Jospin a hésité avant de rejoindre son état-major, Ségolène Royal répond par la négative. "Il a accepté chaleureusement", assure-t-elle. Et d'ajouter : Je suis respectueuse des tempéraments de chacun et, en même temps, tenace pour réunir.
"Quand vous pensez qu'au même moment, François Bayrou lance une petite annonce pour trouver un premier ministre - "cherche un Delors jeune" - et que Nicolas Sarkozy, en guise de rupture, nous propose le gouvernement sortant, je peux dire que, maintenant, j'ai avec moi la meilleure équipe qui soit", insiste-t-elle, jugeant le moment venu de passer à une confrontation directe avec la droite.
En ce qui concerne son programme, la présidente de la région Poitou-Charente indique que sa priorité, en cas de victoire, "sera de redonner confiance aux PME", par des mesures ciblées pour stimuler l'embauche. "Le tournant politique que je souhaite incarner, c'est, en redéployant les fonds publics dont on dispose, le passage d'une politique d'aides totalement uniforme à des politiques sur mesure", poursuit-elle, proposant notamment de réserver une part des marchés publics aux seules PME.
La candidate du PS prône en outre la mise en place d'une "sécurité sociale professionnelle", qu'elle détaille ainsi : "Lorsqu'une entreprise est absolument contrainte de faire un plan social et d'investir en même temps pour décrocher de nouveaux marchés, les salariés conservent leur contrat de travail et continuent dans cette phase de transition à être payés sur fonds publics en suivant une formation, donc en préparant leur reconversion. Ils évitent ainsi le chômage".
Interrogée sur "le candidat Sarkozy", Ségolène Royal juge qu'il s'est "fortement droitisé". "Un exemple : par deux fois (...), il a dénoncé l'abattage des moutons dans les baignoires par certains musulmans pour la fête de l'Aïd. ça , c'est odieux. C'est le vocabulaire de l'extrême droite", déplore-t-elle.
Quid de Bayrou ? "On le connaît (...) Il fait cela à chaque campagne. Quelles sont propositions à part s'autoproclamer 'ni de droite ni de gauche'? ". A la base, il n'y a aucune ambiguïté puisque dans toutes les collectivités, il gouverne et vote avec l'UMP, sans aucune exception", tranche la candidate, qui dénie à son rival de l'UDF le rôle de "troisième homme", dévolu sans conteste, selon elle, à Jean-Marie Le Pen.