I) François Bayrou : la droite dans les faits
François Bayrou
a fait toute sa carrière à droite. Il a soutenu Valéry Giscard d’Estaing, il a fait partie de l’état major de Raymond Barre, il a été
un allié d’Édouard Balladur et de Nicolas Sarkozy, il a été ministre de Jacques Chirac de 1993 à 1997. Refusant d’être un second rôle à l’UMP, il a décidé de jouer sa partie en 2002 avec l’UDF maintenue.François Bayrou a voulu frapper l’opinion en demandant à son groupe parlementaire à voter de temps à autre avec le Parti Socialiste à partir de 2006. Mais sur l’ensemble de la législature, l’UDF, à l’Assemblée Nationale, et plus encore, au Sénat, a voté le plus souvent avec l’UMP. Sur 78 votes majeurs de 2002 à 2007, à 44 reprises pour des lois importantes, l’UDF a voté avec l’UMP, à 16 reprises avec le Parti Socialiste (surtout depuis 2006…). Il a déjà noter que dans ce cas, le groupe parlementaire UDF s’est divisé –François Bayrou étant incapable d’imposer la discipline à son petit groupe parlementaires ! Comment pourrait il l'imposer à une grande coalition entre la gauche et la droite?
François Bayrou mène un parti où tous les élus ont un électorat de droite, travaillent
dans toutes les régions, les départements, les municipalités avec les élus UMP. La sociologie politique est quand même révélatrice d’une réalité ! D’ailleurs ses représentants ce sont unis ce mois-ci dès le premier tour à l’UMP lors d’une élection municipale partielle à Romainville (93).
II) François Bayrou : la droite dans les idées
François nous à enfin proposé quelques idées. Elles sont sur le programme économique et social : la « social-économie». On peut donc constater que ce programme est « UMP-compatible ». Il n'aura pas mal à faire sa grande coalition à droite...
Pouvoir d’achat : une pâle copie de Nicolas Sarkozy. Comme lui il fait l’impasse sur la question du pouvoir d’achat :
Rien sur les salaires et le
niveau des pensions des 14 millions de retraités, au risque de laisser une part non négligeable de notre population se paupériser, au détriment de la demande, seul moteur de la croissance encore allumé.
Rien sur les prix, qu’il s’agisse des produits de consommation courante, du
prix du logement (120 euros de plus par mois pour louer depuis 2002 et 65% de hausse à l’achat) ou encore de
l’énergie (+70% pour le fioul et 55% pour le gasoil depuis 2002) !
Ségolène Royal à fait de nombreuses proposition dans ces domaine : augmentation du SMIC, des petites retraites, application de la loi SRU sur les logements sociaux, création de nouveaux indicateurs des prix pour indexer les prestations social, états généraux des salaires, etc.
Tout comme Sarkozy
, les propositions de François Bayrou pour élever le niveau de vie se limitent à l’octroi aux entreprises
de nouvelles exonérations de cotisations sociales portant sur les heures supplémentaires (dont le taux serait majoré de 35%). Cette proposition, qui s’apparente au
« travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy, est
un non sens juridique et économique (depuis quand les salariés peuvent décider de travailler plus?),
une aberration sociale (dans un pays qui comporte des millions de personnes sans emplois) et
surtout un nouveau cadeau fiscal consenti aux entreprises.Emploi : une pâle copie des échecs du passé
Tout comme Sarkozy
, Bayrou propose des
exonérations de cotisations massives et indifférenciées. Ainsi, ses
« deux emplois francs » de cotisations par entreprise seraient excessivement coûteux pour la collectivité et provoqueraient des effets d’aubaine massifs à l’avantage des entreprises, de loin les plus nombreuses, qui auraient embauché en l’absence de ces exonérations.Cette mesure, qui priverait les caisses sociales de 4 milliards d’euros, représente un cadeau inédit par son ampleur mais aussi par la forme qu’il revêt : aucune limite n’étant fixée quant au niveau de qualification ou de salaire, il sera possible pour les entreprises d’utiliser ce dispositif pour
défiscaliser les emplois les plus rémunérés. Encore une fois, le choix est donnée aux exonérations massive plutôt qu'a privilégié les domaines ou elles sont nécessaire.
Fiscalité : vers une société de rentier
Tout comme Sarkozy
, Bayrou propose d’aggraver les réformes fiscales injustes de ces dernières années (qui ont placé la fiscalité française à l’avant dernier rang de l’OCDE en termes de progressivité) : il partage avec lui la même volonté d’abaisser fortement, jusqu’à les vider de leur contenu, l’impôt sur la fortune et l’impôt sur les successions, puisqu’il s’engage à exonérer de droits toutes les successions en ligne directe inférieures à 200.000 euros. Cette quasi suppression des « droits de donations et de successions pour tous les patrimoines petits et moyens » est une supercherie qui masque une mesure d’une injustice rarement atteinte : dans un pays où la succession moyenne est de 55.000 euros, ce dispositif a déjà exclu 80 % des patrimoines transmis en ligne directe de toute imposition. Cette proposition dédouanerait les Français les plus riches du paiement de cet impôt, puisque seul 25% des Français détiennent un capital supérieur à 260.000 euros. Elle priverait le budget de l’État de près de 5 milliards d’euros par an, soit l’équivalent de 700 écoles ou encore 900 crèches. Clairement,
au prétexte de favoriser les fruits du travail, François Bayrou favorisera l’héritage et la rente.Dette : de grands discours, sans réel mesure
Tout comme Sarkozy
, Bayrou va aggraver la dette avec toutes les mesures de baisses fiscale qu'il promet. Il propose d'interdire dans la constitution le déficit public. Belle mesure qui s'apparente au droit opposable au logement. Si l'économie ne s'améliore pas, ça n'a aucune chance de fonctionné. D'ailleurs il jure que ses proposition ne couterait pas un sous de plus,i or il propose de baisser grandement les ressources (exonération fiscal multiples). Seule solution, diminuer les dépenses sociale. On est alors loin de la « social-économie » qu'il nous promet.