Dans le but de déloger les SDF de son centre-ville, la mairie d’Argenteuil (Val-d’Oise) a acheté cet été des répulsifs nauséabonds appelés « Malodore », une véritable chasse aux pauvres.
On connaissait déjà les répulsifs à chien pour éviter qu’ils viennent faire leurs besoins prêts des écoles ou des parcs mais une mairie UMP va plus loin : elle utilise des répulsifs à SDF!
Depuis trois ans, le maire Georges Mothron (UMP) prend chaque été un arrêté pour interdire le centre d’Argenteuil aux SDF. Cette année, pour la première fois, la mairie a reconnu vendredi s’être procuré du « Malodore » pour éloigner les SDF vivant notamment aux abords du centre commercial du coeur de ville.
Selon plusieurs sources, la mairie a demandé en juillet à ses agents de la voirie d’asperger de répulsif les lieux de prédilection des SDF dans le centre-ville. Mais elle a essuyé un refus net des employés municipaux.
« Le carton de Malodore précisait que le produit était toxique et irritant, et qu’il ne fallait pas le respirer, alors, les agents ont décidé de ne pas le diffuser, car ils veulent bien +chasser des rats mais pas des SDF+ », raconte un agent de la mairie sous couvert d’anonymat.
Suite à ce refus, une partie du répulsif a été donné à des agents d’entretien de la galerie marchande « Côté Seine », ce que reconnaît la mairie.
La direction de « Côté Seine » a précisé à l’AFP que ses employés avaient bien diffusé le répulsif au niveau des sorties de secours du centre commercial où les SDF ont leur habitudes.
Livré sous forme de concentré à diluer et à pulvériser, « Malodore » est une exclusivité de la société Firchim, spécialisée en produits d’entretien.
Secrétaire nationale à l’égalité des chances du PS et candidat aux législatives à Argenteuil en juin, Faouzi Lamdaoui a dénoncé à l’AFP la « scandaleuse chasse au pauvres » du maire et « des moyens contraires à la dignité humaine ».
En 2005, l’un des arrêtés anti-mendicité de M. Mothron, évoquant une « gêne olfactive anormale » liée à la présence des SDF, avait été annulé par la préfecture en 2005.
L’arrêté pris le 6 août et qui court jusqu’en 2012, fait l’objet d’une requête en annulation déposé à la préfecture par Valentin Texeira, militant Verts.
A ce rythme là, peut être que la mairie utilisera la technique de Chicago du début du siècle pour se débarrassé des rats : une prime pour chaque cadavre apporté!