Habituellement présentées en mars, les données corrigées du chômage, calculé selon les normes du Bureau international du travail (BIT), attendront, cette année, le mois d'octobre 2007. Une première dans l'histoire de l'Insee.
Une correction à la hausse, à quelques semaines de l'élection présidentielle, aurait été du plus mauvais effet pour la droite, qui a fait du chômage sa priorité. Officiellement, l'institut annonce des "difficultés techniques".
Il faut savoir que l'ANPE annonce des chiffres à partir du nombre de chômeurs des catégories 1, 2 et 3 hors activité réduite. Tout les "travailleurs pauvre" qui sont précaire, à temps partiel, en stage, ou au RMI ne sont donc pas compté dans les chiffres du chômage.
Si le directeur de l'Insee nie toute intervention politique pour expliquer le report de la publication du chiffre du chômage, il n'en reconnaît pas moins que "cette annonce aurait été plus facile dans un autre contexte politique. Mais ce report n'a d'autre but que d'éclairer au mieux le débat public." Ce report relance les controverses déjà exprimées par les syndicats de l'Insee, en février 2006, sur les "pressions politiques sur les chiffres de l'emploi". On est en droit de se demander ou va la démocratie quand les organismes censé donner les chiffres officielles (l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) est une direction générale du ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie (MINEFI)) refuse de les annoncer avant une tel échéance.
Ainsi, Gaëtan Gorce, député PS de la Nièvre à demandé au ministre de l'emploi, Jean-Louis Borloo : "Pouvez-vous nier que les chiffres que l'Insee s'apprêtait à publier vous auraient amené à revoir publiquement, à quelques semaines des élections, à la hausse les chiffres du chômage 2006?". Lequel à bien évidement martelé (sans véritable chiffre à l'appui) que "la baisse du chômage était une réalité".
A croire que malheuresement mensonge et magouille seront le lot quotidien de cette campagne présidentielle...