Entre la France et l’Allemagne, la lune de miel dure rarement longtemps, et il semble bien que ces derniers temps, les relations soient encore plus tendues entre deux pays dont les différences culturelles sont importantes. Les critiques fusent, de chaque côté du Rhin, l’Allemagne reprochant à la France son manque de rigueur et la France reprochant à Angela Merkel un excès de rigueur.
Comment monte la tension ?
Tout a commencé par quelques réflexions de ténors du Parti Socialiste français reprochant à l’Allemagne et à sa chancelière, Angela Merkel, son intransigeance à maintenir ce qu’ils appellent « l’Europe de la rigueur ».
Un texte a été publié, avant sa validation par le bureau national du Parti Socialiste, qui appelle à « l’affrontement démocratique » et déclare, entre autres : « Le projet communautaire est meurtri par une alliance de circonstance entre les accents thatchériens de l’actuel premier ministre britannique et l’intransigeance égoïste de la chancelière Merkel ».Bien évidemment, de telles déclarations ne pouvaient que déplaire à nos voisins allemands qui, tout en réaffirmant officiellement « l’importance de la relation avec la France », ont laissé fuiter un rapport accablant sur l’état économique de la France en multipliant les reproches à son égard.
Les chemins de la réconciliation ?
Pendant ces échanges d’amabilités, les dirigeants des deux pays tentent de limiter la casse, du côté de la France en déclarant que, si la discussion est nécessaire, les attaques contre la chancelière allemande ne sont pas utiles.
Du côté de l’Allemagne, on réaffirme l’importance de l’amitié franco-allemande et l’on concède que le débat est nécessaire pour assurer l’avenir de l’Europe, car chaque pays est porteur d’idées différentes sur la meilleure façon de sortir de la crise.En attendant, que ce soit en France ou en Allemagne, les dirigeants laissent des organisations non gouvernementales engager le débat, assez violemment des deux côtés et surtout sans concessions, ce qui leur permet de poser sur la table leurs conceptions opposées, sans prendre la responsabilité de lancer la polémique.Au final, il faudra pourtant que des solutions soient trouvées pour que l’Europe survive à cette crise qui frappe de plein fouet les populations les plus fragiles.