Ségolène Royal a fixé un cap clair lors de son discours de Mont-de-Marsan (01/03/2007) : « C’est en restant fidèles à ces valeurs socialistes de la justice salariale, de la sécurisation des parcours professionnels, en faisant preuve d’imagination et en faisant preuve d’entrain et d’énergie sur le territoire national, que nous débloquerons la machine économique et nous relancerons la croissance durable et les emplois »
Aujourd’hui, la France perd pied :
- sa croissance est anémiée : 1,5 %/an depuis 2002. En 2006, elle a péniblement atteint 2% : c’est 1 point de moins que la moyenne de l’OCDE et 0,7 point que celle de la zone euro. La France, qui pointe à la dixième place de la zone euro, n’a pas su tirer profit de la très forte accélération de l’économie mondiale (+ 5% en 2006, soit la meilleure performance des trente dernières années) ;
- son économie est sous-compétitive : le déficit du commerce extérieur a atteint 30 milliards en 2006. Depuis 2002, la part de marché de l’économie française dans les exportations de l’Union européenne a perdu 10 points;
- ses finances publiques se sont dégradées : entre la fin 2001 et la fin 2006, le poids de la dette publique a augmenté de plus de 8 points de PIB, atteignant 64,6 % du PIB. En valeur, la dette a augmenté de près 300 milliards d’euros. Apparu en 2002, le déficit des comptes sociaux a triplé depuis : toutes les branches du régime général sont désormais déficitaires et la dette sociale atteint 80 milliards d’euros ;
- la précarité et les inégalités se sont accrues : depuis 2002, le chômage n’a pas baissé, le rythme des créations d’emplois a été divisé par dix (de 360 000/an à 38 000/an), les offres d’emplois sont deux fois plus précaires (78 % contre 35 % en 2000) et la France compte 200 000 érémistes de plus.
Le Pacte présidentiel propose une nouvelle stratégie qui répond au double défi de l’urgence et de la préparation de l’avenir. Il permet à la France de reprendre l’initiative, de bâtir une société du progrès pour tous, qui redonne à chacun ses chances de promotion sociale. Il concilie progrès économique et social, croissance et sécurité, création de richesses et réduction des inégalités.
Rendre du pouvoir d’achat : un impératif social, une nécessité économique.- relever les bas salaires en portant le SMIC à 1500 euros bruts en 2012 ;
- reconstituer la hiérarchie salariale en organisant chaque année une conférence sur les salaires et les revenus ;
- revaloriser de 5% les petites retraites ;
- modifier l’indice des prix ;
- doubler l’allocation de rentrée scolaire ;
- réduire les frais bancaires ;
- agir résolument contre le logement cher ;
- limitation à 25% le montant des dépenses de logement pour les ménages modestes (bouclier logement);
- service public de la caution ;
- conditionnement des avantages fiscaux et des aides publiques à une modération des loyers ;
- extension des prêts à taux zéro …
- moduler le taux de l’impôt sur les sociétés en fonction du réinvestissement des bénéfices : plus l’entreprise réinvestira et plus son taux baissera ; plus elle redistribuera ses bénéfices à ses actionnaires (ou rachètera ses propres actions), et plus elle paiera d’impôt sur les sociétés ;
- créer des fonds publics régionaux de participation : en lien avec les collectivités locale, les participations publiques dans le capital des jeunes entreprises innovantes seront développées pour dépasser les difficultés d’accès aux financements bancaires des PME ;
- augmenter le budget de la recherche et des crédits publics pour l’innovation de 50 % d’ici 2012
- tripler la part (5%) des (65 milliards d'euros) aides aux entreprises destinées à la recherche- développement
- réformer la formation professionnelle, avec la mise en place d’un droit à la formation et à la reconversion inversement proportionnel à la durée des études et d’une sécurité sociale professionnelle qui garantira à chaque personne privée d’emploi une rémunération (pendant un an) égale à 90 % du dernier salaire net, une formation qualifiante et une aide personnalisée à la recherche d’emploi.
Ce pacte permet de faire naître un partage effectif des richesses et une maîtrise de la mondialisation. Il est de nature à favoriser un ordre international, économique et social juste qui s’articulera autour d’une fiscalité qui permette de rééquilibrer les prélèvements entre le travail et le capital, de taxer les rentes et les nuisances environnementales pour financer les réformes et les investissements dans l’avenir.