Ceux qui commençaient à parler de Ségolène Royal au passé vont devoir attendre. Hier soir, sur TF1, elle à pu parler de ses propositions sans tabous, sans interprétations journalistique. Comme à Villepinte le 11 Février elle à été excellente mais cette fois ci, 10 millions de Français y ont assisté.
Le résultat a dépassé toutes les espérances : 8,9 millions de téléspectateurs ont suivi la prestation de Mme Royal. Soit 700000 de plus que pour Nicolas Sarkozy le 5 février dernier. Double humiliation pour Sarkozy qui avait parié que lui atteindrait les 10 millions : son pic d'audience a tout juste frôlé les 9,7 millions de personnes tandis que lundi, Royal a touché jusqu'à 10,6 millions de téléspectateurs à 21h33. En plus, le score de Ségolène est en période de vacance scolaire alors que la télévision réunit moins de téléspectateurs. L'audimats ne fait cependant pas les élections (heureusement d'ailleurs) mais cette émission aura permit de faire connaitre son programme au plus grand nombre.
C'est sans doute cette fameuse questions (que tout les français se posent et qui me révolte) qui à été la plus importante : «Croyez-vous sincèrement être prête pour affronter les responsabilités qui sont celles d'un chef d'Etat et à vous imposer face à ces frustrés du pouvoir ?». On est bien loin du fond, du programme. Mais la politique c'est ça! Il faut avant tout convaincre de sa capacité à agir avant d'expliquer ce qu'on compte faire. Sa réponce était à la hauteur de mes espérance : elle est capable d'agir.
Dans un ton déterminé et volontariste elle à rappeler que «n'importe quel homme qui a mon parcours ne verrait pas ses compétences ainsi remises en cause» avant d'ajouter que «c'est beaucoup plus dur pour une femme. Mais je pense que le moment est venu pour la France d'avoir une femme à la présidence de la République».Elle est ensuite revenue sur son parcours d'étudiante : «partie de rien, élève boursière, produit de l'école de la République». Sa trajectoire de professionnelle de la politique : «J'ai passé sept ans auprès de François Mitterrand, je connais tous les arcanes de la présidence de la République et du gouvernement, j'ai été trois fois ministre, quatre fois députée, je suis aujourd'hui présidente de région, je connais les rouages de l'Etat.» De quoi balayer les interrogations sur sa «compétence» et sa «légitimité». Alors, oui, Ségolène «pense être prête». Et davantage : à plusieurs reprises, elle a assuré, volontariste, être «la seule à incarner et à pouvoir réaliser le profond changement dont la France a besoin» ou «la seule à pouvoir régler» les problèmes des banlieues. Allant même jusqu'à se féliciter d'avoir été «parfois un peu visionnaire» sur les questions environnementales. Ce n'est surement pas Sarkozy (ministre d'état, de l'intérieur, chef du parti au pouvoir) qui peut incarner ce changement nécessaire.Elle à été (au contraire de Sarkozy) à l'écoute des préoccupation, c'est sa marque de fabrique : le style Royal. Mais elle à aussi su rester responsable. Sur les salaires et de l'augmentation du Smic elle à fait preuve de pédagogie : «Il y a 4 millions de personnes au Smic, mais un salarié sur deux touche moins de 1 500 euros par mois. Beaucoup se sont dit : "Nous allons devenir smicards." Je ne veux pas écraser la hiérarchie des salaires.». Elle à ensuite expliqué le principe de la conférence salariale, «système gagnant-gagnant» où seront aidées «les entreprises qui se battent», celles qui «réinvestissent leurs bénéfices», et pas celles «qui distribuent aux actionnaires». Elle veut commencer par moins taxé le travail que le capital.
Ségolène nous à montrée qu'elle incarne un socialisme moderne. Elle a réaffirmé, avec plus de force encore que les fois précédentes, son refus de l'assistanat et son souci de développer dans l'ensemble du pays la volonté d'entreprendre. Grâce notamment à la modulation de la fiscalité en fonction de la masse salariale et du réinvestissement.
Pour peu qu'on se donne les moyens de l'écouter, Ségolène Royal est une femme qui a quelque chose à dire et qui le dit bien, calmement, sereinement et parfois même avec une dose d'humour comme quand elle a répondu sur les nombreux couacs au sein de son équipe de campagne. Certes, les bons sentiments ne font pas forcément une bonne politique. Mais ce que l'on sait, c'est que les mauvais n'en constituent surement pas une. Dans la société de Nicolas Sarkozy, il est sûr qu'il est préférable d'être riche et bien portant.
Gardons en tête que Sarkozy est le candidat des grands patron (pas même celui des PME) et Bayrou incarne la droite molle. Seule Ségolène peut permettre le changement dont le pays a grand besoins pour réduire les inégalités tout en assurant la croissance et la sérénité.